L’autisme et les interventions comportementales
L’accompagnement d’enfants et d’adultes autistes peut se baser sur une approche comportementale. Les interventions comportementales visent alors à agir sur les troubles du comportement associés au TSA : modifier les comportements inadaptés et apprendre de nouveaux comportements pour faciliter l’apprentissage, l’autonomie et l’intégration sociale.
Interventions comportementales : leur rôle dans l’autisme
Les objectifs des thérapies comportementales
Les interventions comportementales cherchent à réduire les comportements inadaptés ainsi que leur fréquence et leur intensité. Dans le même temps, elles intègrent l’apprentissage de nouveaux comportements. Elles permettent notamment de réduire des troubles que l’on retrouve fréquemment dans l’autisme :
- les troubles du sommeil ;
- les troubles de l’alimentation ;
- l’hyperactivité ;
- les comportements stéréotypés ;
- la restriction des intérêts ou la répétition des activités, etc.
En adoptant des comportements adaptés, la personne autiste sera plus apte à communiquer avec les autres, à s’intégrer socialement et à acquérir de nouvelles habiletés.
Le fonctionnement des interventions comportementales
Les thérapies comportementales consistent à modifier ou à atténuer un comportement inadapté chez une personne autiste en renforçant les bons comportements. Les professionnels spécialisés en thérapies comportementales analysent les situations puis établissent un programme d’intervention personnalisé et structuré par paliers successifs.
Les méthodes et les objectifs sont adaptés en fonction des particularités de chaque personne autiste. En menant des interventions comportementales, les professionnels observent et évaluent les compétences déjà acquises par l’enfant ou l’adulte et fixent celles restant à acquérir. Des évaluations régulières permettent ensuite de mesurer les progrès et de réajuster le programme.
Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé, les interventions comportementales doivent se baser sur :
- des méthodes éducatives et comportementales comme l’ABA (Analyse appliquée du comportement) ;
- des interventions incitant la valorisation de la personne autiste par l’utilisation de renforçateurs positifs.
Le principe de renforcement positif
Les méthodes comportementales préconisent l’utilisation de renforçateurs pour motiver l’apprentissage. Le principe : récompenser les comportements adaptés pour les encourager et ne pas répondre aux comportements inadaptés pour les effacer peu à peu. La récompense peut, dans un premier temps, consister à utiliser les objets, jeux et aliments favoris de la personne. Puis, peu à peu, ces renforçateurs seront remplacés par de simples félicitations sociales (geste positif, parole, sourire…). L’enfant comprendra ainsi les réactions qu’il doit attendre de son entourage lorsque son comportement est adapté à une situation.
Un programme précoce et intensif
Les méthodes comportementales insistent sur la nécessité d’interventions précoces. Dès les premiers signes détectés, les parents peuvent consulter des spécialistes pour obtenir un diagnostic précoce de l’autisme de leur enfant. Les premiers signes de TSA peuvent apparaitre dès 12 à 18 mois. Plus l’enfant est accompagné tôt, plus les interventions comportementales pourront être efficaces. Pour avoir un effet significatif, les interventions doivent également être menées à un rythme soutenu et intensif : plusieurs heures par semaine et des années d’accompagnement sont nécessaires.
Interventions comportementales adaptées à l’âge des personnes autistes
Pour les enfants et adolescents avec TSA
Dès le plus jeune âge, les parents d’enfants autistes peuvent donc se rapprocher de professionnels (psychologue, éducateur spécialisé, ergothérapeute…) formés aux interventions comportementales. Les associations locales dédiées à l’autisme peuvent conseiller les parents dans leurs recherches. Les méthodes comportementales demandent collaboration et coordination entre les professionnels, les parents et l’entourage de l’enfant (enseignants, AVS...). Le suivi devant être intensif pour être plus efficace, chaque intervenant peut être formé à ces méthodes et être inclus dans le programme.
Parmi les interventions visant la réduction ou la gestion des comportements, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande notamment de :
- structurer l’environnement spatio-temporel sonore et lumineux en fonction des particularités de chaque enfant et adolescent ;
- prévenir les situations d’apparition du comportement ;
- mettre en place un système de communication adapté à l’environnement des enfants et adolescents ne s’exprimant pas ou peu verbalement.
Pour les adultes autistes
Les interventions comportementales proposées aux adultes avec TSA doivent faire partie intégrante d’une prise en charge coordonnée. La prévention et la gestion des comportements des adultes autistes peuvent agir sur la santé (physique et mentale), l’environnement social, la motivation, les domaines d’apprentissage. Selon les difficultés rencontrées, les thérapies comportementales proposent différentes méthodes personnalisées : mises en situation et jeux de rôle, exposition, relaxation et gestion du stress, affirmation de soi…