Les interventions psychodynamiques en cas d’autisme
Dans le secteur médico-social, certains professionnels préconisent encore des prises en charge psychodynamiques pour des personnes autistes. Ces séances de psychothérapie ou de psychanalyse ne sont pourtant pas recommandées par la Haute Autorité de Santé (HAS).
Les interventions psychodynamiques et l’autisme
Principes
Les interventions psychodynamiques se basent sur l’histoire familiale de la personne autiste. Les psychanalystes pensent que le problème de développement de l’enfant TSA viendrait de l’environnement hostile et pathogène dans lequel il a évolué dans sa petite enfance. Selon les théories psychanalytiques, l’autisme serait en effet relié à une défaillance de la relation mère-enfant. Les interventions psychodynamiques écartent le fait que l’autisme soit un trouble neurodéveloppemental. La notion d’autisme est encore très proche de celle de la psychose chez beaucoup de professionnels en France.
Obsolescence
Ces théories sont aujourd’hui obsolètes. La recherche avance et les progrès de la science prouvent régulièrement que ces théories ne sont pas fondées. Néanmoins, la France accuse un retard significatif en matière d’interventions sur l’autisme. Si les thérapies psychodynamiques sont encore préconisées de nos jours, il s’agit principalement d’un défaut d’information et de formation des professionnels et des familles.
Psychothérapie et psychanalyse
Les interventions psychodynamiques abordent les symptômes associés à l’autisme comme moyens de défense relatifs à un trouble psychologique. Elles proposent donc d’améliorer les déficiences psychiques des personnes autistes grâce à des soins spécifiques. Les séances psychodynamiques peuvent ainsi se présenter sous différentes formes : la psychothérapie, la psychothérapie institutionnelle et la psychanalyse.
La psychothérapie
Certains professionnels évoquent la psychothérapie comme un moyen de soigner les troubles mentaux des personnes autistes. Les séances peuvent se dérouler de manière individuelle ou collective et s’adressent souvent à l’enfant autiste et sa mère. La psychothérapie confronte alors les patients, enfants ou adultes, à des conflits conscients ou inconscients pour apprendre à les dépasser.
La psychothérapie institutionnelle
La psychothérapie institutionnelle mise sur une structuration sociale de l’institution (hôpital, groupe de travail, centre médico-social…) entre l’équipe soignante et les soignés. Cette méthode d’humanisation s’appuie sur des groupes de paroles, ateliers, réunions, activités à des fins thérapeutiques.
La psychanalyse
Des psychothérapeutes et des institutions médico-sociales proposent encore couramment des interventions autour d’une approche basée sur la psychanalyse. Les prises en charge psychanalytiques se basent sur l’étude de l’inconscient sans fondement scientifique. La méthode analytique consiste notamment à éliminer certains comportements par la prise de conscience de conflits inconscients. Pouvant durer plusieurs années, la psychanalyse s’inscrit sur le long terme et peut coûter très cher.
Une approche inadaptée pour les enfants autistes
Les recommandations de la HAS
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), les prises en charge psychodynamiques font partie des interventions globales non consensuelles. En effet, il n’existe aucune donnée prouvant l’efficacité et la pertinence des interventions psychanalytiques et de la psychothérapie institutionnelle. De plus, les interventions psychodynamiques font l’objet d’avis d’experts divergents. La HAS conseille principalement l’élaboration d’un projet personnalisé reposant sur des thérapies comportementales, développementales et éducatives pour accompagner les personnes autistes. Par ailleurs, vous devez faire preuve de vigilance vis-à-vis des interventions « miracles » assurant une guérison complète de l’autisme.
Les prises en charge à éviter
Les prises en charge psychodynamiques peuvent même avoir des effets contre-productifs. Présentées comme inefficaces et non pertinentes par bon nombre d’experts, elles ne donnent pas de résultats probants. Parmi les interventions proposées sont déconseillés :
- la psychothérapie mère-enfant ;
- la psychanalyse de la mère ;
- les ateliers pataugeoire ;
- la communication facilitée ;
- le packing.
Cette méthode du packing consiste à envelopper un enfant dans un linge imbibé d’eau froide, puis dans une couverture pour réchauffer son corps. Elle apporterait à l’enfant autiste une perception de son existence corporelle et de ses limites. Aucune donnée ne permet toutefois de prouver son efficacité. Le packing fait d’ailleurs partie des pratiques formellement réprouvées par la HAS.
Un professionnel spécialiste de l’autisme pourra vous indiquer les interventions adaptées à votre enfant ou à l’adulte autiste que vous accompagnez. Rapprochez-vous d’associations locales dédiées à l’autisme pour connaitre les professionnels qui suivent les recommandations de la HAS dans votre secteur géographique.