La dépression chez une personne autiste
Vous suivez une personne avec un trouble du spectre de l'autisme et vous remarquez chez ce patient des signes dépressifs ? La dépression touche de nombreux enfants, adolescents et adultes, qu'ils soient autistes ou non. Chez les personnes ayant un TSA, la dépression peut cependant entraîner de graves conséquences, comme une perte des compétences précédemment acquises. De plus, certains d'entre eux vont jusqu'à penser au suicide. Il est donc essentiel pour vous de comprendre les effets de la dépression chez les personnes TSA afin de les aider.
Reconnaître la dépression chez une personne autiste
Autisme : comment expliquer la dépression ?
Chez les personnes autistes, la dépression fait partie des troubles psychiatriques associés les plus fréquents avec l'anxiété et les troubles alimentaires (boulimie, anorexie, hyperphagie…). Elle est fréquemment présente en cas de syndrome d'Asperger. Les adolescents et les adultes sont davantage sujets à la dépression que les enfants.
Le passage à l'adolescence s'avère une étape particulièrement difficile à vivre pour les personnes autistes. C'est à cette période qu'elles se rendent le plus souvent compte de leur différence par rapport aux autres. La dépression chez les jeunes TSA s'explique notamment par leurs difficultés à développer des relations sociales ainsi qu'à comprendre et manifester leurs émotions. Chez les adultes autistes, la prise de conscience de leurs difficultés à s'intégrer dans la société et dans le monde du travail peut également engendrer des troubles dépressifs.
Sans un soutien adapté, les personnes autistes risquent de se trouver dépassées, isolées et d'avoir l'impression de ne pas pouvoir faire face. Certaines voient alors le suicide comme une issue à leurs difficultés.
Autisme : les signes de dépression
Pour les professionnels de santé prenant en charge des patients autistes, il est important de détecter très tôt les premiers signes de dépression que les personnes peuvent développer. Il peut s'avérer souvent difficile de diagnostiquer une dépression chez une personne TSA, car certains aspects de l'autisme se rapprochent des manifestations de la dépression. Une personne TSA est considérée comme dépressive lorsqu'elle présente au moins cinq symptômes de dépression depuis plus de deux semaines.
Les signes en question sont :
- des changements d'humeur accompagnés de périodes de colère ou de tristesse ;
- un sentiment de dévalorisation ;
- un désintérêt et une perte de plaisir, surtout pour ce qui concerne leurs activités préférées et leurs intérêts restreints ;
- une perte d'énergie ;
- un comportement agressif ;
- des troubles alimentaires comme l'anorexie et la boulimie entraînant des problèmes de poids ;
- des troubles du sommeil (insomnie, hypersomnie…) ;
- une négligence au niveau de leur hygiène personnelle ;
- des difficultés de concentration et de prise de décision ;
- des idées suicidaires et un intérêt pour la mort, pour les armes à feu…
Comment adresser les troubles dépressifs d'une personne TSA ?
Votre rôle en tant que professionnel de santé
Pour une personne autiste dépressive, il est souvent difficile d'exprimer ce qu'elle ressent. Si vous avez un patient autiste en dépression, votre rôle consiste à essayer de comprendre ce qu'il vit. Pour cela, vous devez lui faire verbaliser ses difficultés tout en le rassurant. Et surtout, portez une écoute attentive à ce que votre patient raconte sur son quotidien. A-t-il des sautes d'humeur ? A-t-il tendance à se dévaloriser ? A-t-il perdu goût à faire ce qu'il aime ? Présente-t-il des troubles du comportement alimentaire ou des troubles du sommeil ? Pense-t-il au suicide ? Posez-lui toutes ces questions et n'hésitez pas à aborder avec lui ses pensées suicidaires en lui demandant plus de détails (où, quand, comment…).
Vers qui orienter une personne autiste en dépression ?
N'hésitez pas à solliciter des collègues formés au TSA au sein des services de santé existants. Ils seront d'une aide précieuse pour vous et votre patient TSA en dépression. Vous pourrez ainsi agir ensemble dans le but d'assurer son bien-être. Par exemple, pour faire face à la dépression, votre patient peut être suivi par un psychologue, un psychothérapeute ou un psychiatre. Mais surtout, n'oubliez pas que plus vite votre patient sera accompagné, plus il aura de chances de sortir de sa dépression rapidement.