Les soins somatiques dans l’autisme
Par soins somatiques, on entend les soins qui se rapportent au corps. On utilisera l’adjectif « psychique » pour ce qui est relatif à l’esprit. Pour soigner toute pathologie, il faut savoir les détecter et accéder à un parcours de soins adapté. Quelles sont les difficultés spécifiques liées à l’autisme ?
L’approche des soins somatiques
Nous sommes tous tombés un jour malades. Du simple rhume à la consultation chez le dentiste, les soins somatiques nous semblent banals. Une douleur ou des symptômes inhabituels apparaissent et nous prenons rendez-vous chez notre médecin. Les enfants se rendent en consultation avec plus ou moins d’appréhension, mais elles se déroulent en général sans grande difficulté. Chez une personne autiste, l’approche est différente. Adulte ou enfant, le simple fait de se rendre chez un médecin pour une consultation de routine peut être un événement difficile à vivre, notamment pour des raisons émotionnelles et/ou sensorielles. Les difficultés de communication, d’expression, associées aux particularités sensorielles peuvent en effet rendre la détection des symptômes plus complexe et le suivi somatique peut s’en trouver négligé.
Les soins somatiques spécifiques à l’autisme
Souvent, une personne autiste peut ne pas exprimer la douleur, ou bien l’exprimer d’une manière inadaptée ou détournée. Il faut donc surveiller tout changement. Un comportement inhabituel peut cacher des problèmes de santé plus ou moins graves. N’hésitez pas à consulter votre médecin traitant, car trop souvent, de graves problèmes de santé peuvent passer inaperçus, même auprès de professionnels médicaux. Il en est de même pour les maladies plus habituelles (otites, angine, asthme, allergies, caries, etc.), parfois difficiles à repérer.
Par ailleurs, les personnes avec TSA développent parfois des pathologies associées qui nécessitent un suivi médical spécifique : épilepsie, maladies respiratoires et cardiaques, troubles gastro-intestinaux, etc. Ces maladies sont notamment dues à la sédentarité et à l’anxiété. Certains troubles amènent également les personnes autistes à s’infliger des blessures (automutilation) qui entrainent des besoins particuliers en termes de soin et une éducation comportementale.
Les difficultés liées aux soins somatiques
Les retards de diagnostics
Les personnes avec autisme peuvent développer des pathologies associées qui ne sont pas détectées assez rapidement. Les symptômes d’une maladie sont souvent, dans un premier temps, attribués à tort à des troubles autistiques. Le manque de formation des professionnels de santé sur le TSA peut ainsi mener à un diagnostic erroné ou à une prescription médicamenteuse inappropriée.
Les troubles du comportement et de la communication
Ces troubles peuvent également avoir un impact sur les examens et sur les soins. Ils interfèrent notamment dans l’expression des besoins de soins de la personne autiste : hypo ou hypersensibilité, phobies, difficultés de verbalisation, etc. Ces difficultés vont alors brouiller les pistes d’identification d’un souci de santé. Les accompagnants et les professionnels de santé peuvent ne pas distinguer certains signes d’alerte et vont rencontrer des difficultés pour localiser et mesurer la douleur.
Ces troubles peuvent également perturber le déroulement des soins somatiques : appréhension par rapport à un nouveau lieu et de nouvelles personnes, gestion de la lumière ou des bruits dans un cabinet, peur de certains instruments médicaux plus ou moins invasifs (stéthoscope, seringues, fraise du dentiste, etc.).