Quelles aides pour les aidants de personnes autistes ?
Être aidant demeure une mission particulièrement prenante, difficile et pouvant se répercuter sur une carrière professionnelle. Si vous êtes amené à vous occuper d'une personne autiste au quotidien, des aides peuvent vous être accordées (aides financières, congés, droit à la retraite…). Ces solutions peuvent vous soulager tout en vous permettant de continuer à aider votre proche.
Les aides financières
L'allocation journalière du proche aidant
Si vous êtes proche aidant, vous pouvez bénéficier d'une allocation journalière dédiée. Celle-ci vous permet de percevoir une compensation financière dans les cas où vous réduisez ou cessez votre activité professionnelle pour vous occuper d'une personne autiste. Ce revenu de remplacement vient donc contrebalancer votre perte de salaire. L'allocation journalière du proche aidant vous est octroyée à hauteur de 66 jours maximum pour toute la durée de votre carrière. Selon le besoin d'accompagnement, cette aide peut vous être versée en continu ou ponctuellement.
Le droit à une rémunération
Vous accompagnez une personne autiste bénéficiaire de l'APA ou de la PCH. Sachez qu'elle peut vous employer en tant que salarié si vous êtes un membre de sa famille (sauf la personne avec laquelle elle vit en couple : conjoint, concubin ou partenaire de PACS). Votre proche aidé peut donc vous verser une rémunération pour le temps d'accompagnement que vous lui accordez en vous octroyant une partie du montant de l'aide financière dont il bénéficie.
Les droits aux congés
Le congé proche aidant
Le congé proche aidant vous permet, sous certaines conditions, d'aménager ou suspendre temporairement votre activité professionnelle pour venir en aide à une personne autiste. Vous devez l'accompagner régulièrement à titre non professionnel pour réaliser tout ou partie des tâches de la vie quotidienne. Le congé proche aidant est accessible sans condition d'ancienneté dans l'entreprise. Vous bénéficiez alors d'un congé d'une durée maximale de 3 mois qui peut être renouvelé dans la limite d'un an sur l'ensemble de votre carrière professionnelle. De plus, ce congé est indemnisé depuis octobre 2020, vous permettant ainsi de percevoir l'allocation journalière du proche aidant.
Les 5 jours de congé à l'annonce du handicap ou d'une pathologie pour les salariés
Selon la réglementation en vigueur, ces congés spécifiques doivent être pris durant la période suivant immédiatement l'annonce du diagnostic. L'employeur ne peut pas refuser les 5 jours de congé à l'annonce du handicap ou d'une pathologie d'un enfant d'un salarié.
Le congé de solidarité familiale
Vous accompagnez une personne en fin de vie ou en phase terminale ou avancée d'une maladie grave et incurable. Dans ce cas de figure, vous avez droit à un congé de solidarité familiale. Ce dispositif vous permet de vous absenter totalement ou partiellement de votre travail pour soutenir votre proche gravement malade. Pendant ce congé, la Sécurité sociale peut vous verser une allocation journalière d'accompagnement d'une personne en fin de vie pour compenser la perte de revenu. D'une durée de 3 mois maximum, le congé de solidarité familiale ne peut être renouvelé qu'une seule fois.
Le droit à la retraite
Vous êtes aidant familial et vous vous occupez d'un enfant ou d'un adulte autiste à domicile. Le système de retraite prévoit des compensations pour prendre en compte votre situation et ses conséquences sur votre activité professionnelle. Parmi ces dispositifs, une affiliation gratuite à l'assurance vieillesse du régime général est organisée sous forme d'assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) ou d'assurance vieillesse aidants (AVA). Ainsi, vous pouvez valider vos trimestres sans avoir à verser de cotisations auprès de votre Caisse primaire de retraite. Pour être affilié à l'assurance vieillesse, vous devrez respecter certaines conditions concernant l'incapacité permanente ou non (depuis 2023, il est possible d'obtenir des trimestres avec un taux compris entre 50 et 80%) de la personne aidée et votre lien de parenté avec celle-ci.
Vous pouvez également prétendre à des trimestres de majoration.
Le droit au répit
Accompagner une personne autiste au quotidien n'est par définition pas de tout repos. En tant qu'aidant, vous devez aussi penser à vous et vous ménager. Il est normal d'éprouver le besoin d'avoir du temps libre. Si vous aidez une personne autiste bénéficiaire de l'APA, vous pouvez bénéficier du droit au répit. Il vous permet alors de transférer temporairement vos tâches à des aides à domicile ou à des structures afin de pouvoir prendre du temps pour vous. Pour cela, différentes solutions vous sont proposées :
- un accueil de jour ou de nuit ;
- un hébergement temporaire en établissement ou en accueil familial ;
- un accompagnement à domicile ;
- des séjours vacances.
Les aides psychologiques
Être aidant est un rôle particulièrement éprouvant psychologiquement. Si vous exercez cette mission, il peut être nécessaire d'échanger avec d'autres personnes vivant une situation similaire. Participation à des animations comme les Cafés des aidants, consultation de plateformes d'accompagnement et de répit, échanges avec des professionnels du soutien psychologique : différentes solutions existent pour partager votre expérience et vos difficultés, mais également obtenir des conseils.