La population des aidants en quelques chiffres
Vous êtes concerné par une relation aidant/aidé avec une personne en situation de handicap ou âgée et vous vous sentez isolé ? Sachez que vous n'êtes pas seul à vivre cette situation. En effet, nombreux sont les aidants en France et beaucoup éprouvent des difficultés à concilier le soutien à leur proche avec leur vie personnelle.
Les aidants dans la population française
En France, le statut d'aidant non professionnel n'est pas réglementé, cependant les autorités ont analysé cette population spécifique afin de constituer une base de connaissances pour leurs travaux législatifs.
Ce sont 9,3 millions de Français qui ont déclaré être concernés par le statut d'aidant lors de l'étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) de 2021-2022. De plus, selon une enquête de l'UNAF (Union nationale des associations familiales), 92 % d'entre eux sont des aidants familiaux. Il s'agit principalement de membres de la famille proche de la personne en situation de handicap, autiste, vieillissante aidée…
Par ailleurs, les femmes sont surreprésentées puisqu'elles sont 56 % à être aidantes alors qu'elles ne représentent que 52 % de la population. De même, les 55-65 ans sont majoritaires parmi les aidants, une personne sur quatre étant touchée par cette situation.
Géographiquement, l'étude de la Drees montre une disparité selon les territoires étudiés. Ainsi les aidant sont statistiquement plus nombreux dans les DOM et les régions Hauts-de-France, PACA ou la Corse.
Sources : étude DRESS et enquête UNAF.
Les spécificités des jeunes aidants
L'étude MACIF CREDOC montre une représentation accrue des jeunes aidants. Ils sont aujourd'hui entre 700 000 à 1 million, soit 13 % à avoir entre 16 et 25 ans. Ainsi, un mineur sur vingt, plus particulièrement des filles, se retrouve aidant d'un membre de sa famille, généralement un parent. Dans cette population particulière, 54 % des jeunes se considèrent comme l'aidant principal de la personne en situation de handicap ou vieillissante.
Parmi les jeunes aidants, beaucoup (46 %) sont élèves ou étudiants. Les jeunes en emploi y sont également surreprésentés proportionnellement à leur part dans la population active. Concilier travail ou études et accompagnement d'une personne autiste paraît alors d'autant plus complexe.
Source : publication MACIF CREDOC.
La typologie des aides et difficultés rencontrées
Dans la population générale
Les aides apportées aux personnes autistes, en situation de handicap ou vieillissantes, peuvent se regrouper en trois catégories.
- 5,7 millions d'aidants fournissent une aide à la vie quotidienne ;
- 6,4 millions d'aidants procurent un soutien moral ;
- 1,3 million d'aidants apportent une contribution financière.
Un tiers des personnes concernées apportent donc simultanément plusieurs formes d'aides à leur proche. Par ailleurs, les conséquences sur la vie de l'aidant sont proportionnelles au :
- nombre d'aides apportées ;
- nombre d'heures consacrées ;
- lien avec l'aidé ;
- besoin d'organiser l'intervention d'un ou plusieurs professionnels.
Ainsi pour 24 % d'entre eux l'impact de la charge ressentie est fort. Les aidants sont 55 % à y voir au moins un aspect négatif, tel que le sentiment de ne pas avoir de temps pour soi, d'être amené à faire des sacrifices ou d'être affecté dans sa santé. Cependant, cette charge diminue lorsque des solutions de répit sont envisageables et mises en place.
Chez les jeunes aidants
Pour 84 % des jeunes aidants, le fait de soutenir un proche est perçu comme une évidence, même s'ils sont 47 % à estimer ne pas avoir réellement opéré ce choix.
Les principales difficultés alors ressenties sont l'entretien du domicile, les soins à la personne ou les tâches administratives. Les aidants de moins de 26 ans sont 32 % à se sentir submergés par le besoin de soutien de leur proche, essentiellement lorsqu'il s'agit d'aider une personne en situation de handicap et notamment mental. D'ailleurs, 32 % perçoivent leur situation d'aide comme une charge mentale difficile, voire très difficile à supporter. Cet état de choses est dû au fait que 24 % apportent une assistance quotidienne à leur proche et qu'ils sont un sur cinq à y consacrer 3 heures par jour en moyenne.