Accompagner et éduquer

Le senior

La santé des seniors autistes

L'espérance de vie d'une personne avec autisme est en moyenne moins élevée que chez une personne neurotypique. Pourquoi ? La mortalité généralement plus précoce n'est pas due à l'autisme en soi, mais aux conséquences des troubles. Outre une difficulté d'accès aux soins pour les personnes autistes, leurs troubles peuvent également créer une angoisse face à certains examens ou consultations. L'autisme engendre alors des problèmes d'identification de pathologies liées à la vieillesse et nécessitant un diagnostic précoce. Une personne autiste aura donc besoin d'une surveillance régulière et renforcée de son état de santé.

Troubles somatiques et psychiques chez les seniors autistes

Pour les seniors autistes, les conséquences classiques du vieillissement s'ajoutent aux effets de leurs pathologies somatiques. Parmi les symptômes récurrents, ils sont d'ailleurs davantage sujets à des douleurs, des sensations d'inconfort, d'anxiété, voire de dépression que le reste de la population.

La comorbidité de certaines maladies comme l'épilepsie souvent associée à l'autisme augmente également les risques de traumatismes cérébraux, de chutes ou de fausses routes.

Troubles cognitifs chez les personnes autistes

Les seniors autistes rencontrent une fragilité au niveau de leurs fonctions exécutives comme des difficultés d'adaptabilité mentale, de récupération de la mémoire ou d'organisation des stratégies d'apprentissage. Ils sont donc plus vulnérables face au vieillissement cognitif, physiologique et deviennent alors moins autonomes. Il est donc nécessaire de vérifier régulièrement les performances cognitives des seniors autistes pour les accompagner au mieux.

Impact émotionnel du vieillissement chez les personnes autistes

La personne autiste peut généralement compter sur un proche aidant, souvent un parent, qui l'accompagne depuis son diagnostic. Cependant, cet aidant aussi vieillit, au risque de ne plus pouvoir s'occuper d'elle. Cette situation de dépendance à l'égard de ses proches génère alors une certaine solitude. Lorsque le proche aidant se fait moins présent ou ne peut plus du tout assurer l'accompagnement, le senior autiste peut se retrouver en situation d'isolement social associé à un vécu d'abandon en cas de décès de ses aidants. Il est alors plus sujet à l'anxiété et la dépression.

Troubles sensoriels chez les seniors autistes

La personne autiste a des particularités sensorielles de type hyposensibilité ou hypersensibilité. Les particularités sensorielles de la personne TSA ont un impact sur la perception de son environnement et sur l'ensemble de ses symptômes. Contrairement à ce que nous pourrions penser, ces particularités peuvent s'améliorer avec l'âge ou stagner. En effet, les particularités sensorielles ressenties par les personnes autistes évoluent pour atteindre généralement un pic entre 40 et 45 ans, puis elles diminuent sensiblement.

Le vieillissement a aussi ses effets positifs !

Tout comme pour les troubles sensoriels, certains signes cliniques de la personne autiste peuvent évoluer positivement avec le vieillissement. Généralement, le senior autiste entretient une meilleure communication et de meilleures relations avec autrui. Le senior autiste peut également voir ses comportements restreints et de stéréotypies diminuer. Il décode désormais mieux les émotions des autres en tenant compte des signes faciaux et contextuels. Son expérience lui a permis d'apprendre à gérer ses difficultés liées à l'autisme et à mettre en place des stratégies spécifiquement adaptées.

Quelques conseils pour bien vieillir

 

  • S'imposer un suivi médical régulier. Il est notamment important de tenir compte des pathologies somatiques du senior avec TSA et de définir les soins appropriés, et ce, quel que soit son degré d'autonomie.
  • Éviter l'exclusion sociale et rompre l'isolement. Il s'agit là d'un aspect essentiel pour qu'un senior, autiste ou non, puisse continuer à vivre des expériences enrichissantes et conserver une meilleure santé mentale.
  • Conserver de bonnes habitudes alimentaires. Lorsqu'un senior autiste fait face à un manque d'autonomie dans ce domaine, des aides à domicile existent, incluant notamment la préparation ou la livraison de repas équilibrés.
  • Pratiquer une activité sportive. Même si une certaine sédentarité s'installe avec les années, il est important de la limiter et de continuer une pratique adaptée pour réduire les risques cardio-vasculaires et garder une forme physique générale.
  • Favoriser des phases de repos et un sommeil réparateur. Avec l'âge, la fatigabilité s'accentue et, au-delà de l'implication sur la santé physique, elle peut engendrer une certaine anxiété. Il est donc important de surveiller et de limiter la consommation de café ou de sucres rapides par exemple. Les temps de sieste pourront également être intégrés au planning de la journée.
  • Mettre en place un accompagnement psychologique. Le vieillissement est une épreuve pour tous, personnes neurotypiques ou en situation de handicap. C'est d'ailleurs d'autant plus le cas pour les personnes actives qui se retrouvent à la retraite. Un suivi psychologique permet d'aborder cette période plus sereinement, de limiter stress et angoisse.