Senior autiste : soins spécifiques et conseils de santé
Les seniors autistes ont plus ou moins les mêmes besoins en termes de soins que le reste de la population vieillissante, avec cependant quelques particularités liées à un possible vieillissement précoce.
Exemples de soins adaptés pour un senior autiste
- En perte d'autonomie, certains seniors autistes ont besoin d'être accompagnés dans leur toilette quotidienne par une aide-soignante et peuvent également bénéficier de soins infirmiers (pansement, piqure, etc.).
- Les kinésithérapeutes s'occupent des personnes en perte de mobilité. Ils travaillent alors l'amplitude des mouvements en utilisant des activités et du matériel adapté. Ces exercices progressifs sont étudiés individuellement en fonction des capacités du senior autiste et de sa résistance à l'effort.
- Au même titre qu'un senior neurotypique, un senior ayant un TSA peut nécessiter une chirurgie oculaire pour soigner une cataracte, par exemple (la dégénérescence la plus répandue dans le monde). Il faudra, également, veiller à vérifier la vue et à, éventuellement, ajuster les corrections des lunettes.
- Les équipements auditifs améliorent le quotidien, permettant notamment aux seniors autistes de mieux communiquer avec les autres et d'être plus autonomes.
- Un dispositif médical ou appareil respiratoire à pression positive continue (PPC) permet de lutter contre les apnées du sommeil. Il peut se porter durant la nuit ou lors de sieste à condition que le port soit accepté par la personne autiste. Dans ce cas, il améliore la qualité du sommeil et limite les pauses respiratoires qui ont un impact important sur sa santé en général.
- Les soins de pédicurie-podologie deviennent également essentiels en vieillissant. Avec l'âge, les ongles peuvent devenir secs, cassants et plats ou concaves, au lieu d'être convexes et des fragilités au niveau des pieds peuvent affecter l'équilibre et la qualité de la marche. L'intervention de professionnels permet alors de limiter les risques de chutes, par exemple, des seniors autistes.
- La personne ayant un TSA peut avoir besoin de rééducation et de réhabilitation cognitive. Tout senior subit en effet des modifications cérébrales liées à l'âge et susceptibles de réduire ses fonctions cérébrales. La stimulation cognitive est essentielle tout au long de sa vie.
- Avec l'âge, des soins psychologiques ou psychiatriques peuvent, également, devenir nécessaires. Le psychiatre peut notamment prescrire des médicaments (prescription à faire accompagner par un suivi psychologique), le psychologue mettra quant à lui uniquement en place des psychothérapies. Ces soins sont préconisés en cas de dépression ou d'isolement, par exemple, après la perte d'un proche aidant.
- Pour une prise en charge adaptée des personnes autistes, il est nécessaire de procéder à une réévaluation de leur profil sensoriel, notamment après 50 ans. En effet, leurs rapports à leur environnement évoluent avec le vieillissement vers une amélioration ou une dégradation de leurs sensibilités. Les atypies du traitement sensoriel chez le senior autiste varient d'un individu à l'autre, la réévaluation de ses particularités sensorielles est donc indispensable pour ajuster l'accompagnement.
- Des centres médicaux spécialisés et adaptés aux personnes en situation de handicap existent et favorisent l'accès aux soins somatiques, qui est souvent restreint.
Comment s'organisent les déplacements nécessaires aux soins ?
D'une manière générale, la personne autiste a besoin de savoir à quoi s'attendre, par conséquent l'anticipation reste un allié de poids pour les aidants et les professionnels. Pour atténuer l'anxiété des seniors autistes et ses conséquences lors de leurs déplacements, une préparation minutieuse s'avère donc indispensable. Ainsi l'anticipation de ces changements minimise les risques de repli ou d'autres comportements atypiques.
Transports conventionnés
Pour assister à une séance de soin ou à un contrôle médical, le senior autiste doit la plupart du temps se rendre chez un professionnel de santé. On peut alors faire appel à des taxis, des ambulances et des VSL (Véhicules sanitaires légers), conventionnés et donc pris en charge par la Sécurité sociale. Sous certaines conditions, notamment une prescription médicale, l'Assurance Maladie peut prendre en charge les frais de transport du senior autiste lorsque sa santé le justifie. Dans le cas d'une convocation émise par l'établissement de santé, le type de transport peut y être précisé, faisant alors office de prescription médicale.
Transports en commun
Selon son degré d'autonomie, le senior autiste peut également se déplacer en transports en commun. Certaines villes proposent d'ailleurs des billets à prix réduit pour les personnes âgées de plus de 65 ans. De plus, les transports collectifs peuvent être gratuits sous certaines conditions de ressources ou pour les personnes en situation de handicap. Autre possibilité : il existe dans certaines villes des services de transport à la demande et des transports adaptés pour les personnes en situation de handicap.
Pour obtenir plus d'informations sur les différents modes de transports adaptés dans votre ville, vous pouvez contacter :
- votre MDPH,
- le Clic (Centre local d'information et de coordination) ou le CCAS (centre communal d'actions sociales) de votre commune,
- le service médico-social de votre Conseil départemental,
- le service d'action sociale de votre caisse de retraite complémentaire.
Soins et santé : nos conseils pour bien vieillir
Il est bien sûr important que les seniors autistes suivent un parcours de soins adapté auprès de professionnels spécialisés. Cependant, il est toujours bon de rappeler certains conseils pour compléter les soins cités plus haut.
- Le senior autiste doit pratiquer une activité physique régulière, même légère en fonction de son TSA. Au-delà de la santé physique, le sport permet, entre autres, de mieux gérer son stress.
- Il doit adopter des horaires de sommeil réguliers avec une literie adaptée. Un sommeil réparateur diminue la fatigabilité, améliore l'attention, la mémoire, la santé mentale et physique…
- Le senior autiste doit autant que possible conserver une vie sociale effective pour éviter l'isolement et les risques de dépression. Il est important de prendre des mesures préventives pour qu'il ne soit pas confronté à la solitude, notamment quand son aidant est âgé et qu'il peut être moins présent au quotidien.
- La stimulation cognitive est un atout tout au long de la vie des personnes autistes, mais particulièrement pour les seniors. En effet, le vieillissement physiologique naturel des fonctions cognitives peut entraîner une altération de leurs particularités de fonctionnement, le risque étant une perte accrue d'autonomie. L'adaptation des soins au profil de chaque senior autiste s'avère alors indispensable, par exemple avec l'ajout de jeux stimulants.
- Inutile de préciser que l'arrêt du tabac est essentiel. Le tabagisme peut occasionner ou accentuer une certaine comorbidité chez les personnes autistes. Citons entre autres des accidents vasculaires cérébraux, la perte de la vue, le diabète, des maladies coronariennes, des difficultés pulmonaires ou certains cancers.
- Il en sera de même avec la réduction de sa consommation d'alcool. En vieillissant, l'alcool est absorbé plus rapidement par l'organisme et s'élimine plus lentement.
- Avec l'âge, il conviendra d'accorder une attention particulière à la digestion des seniors autistes. Les problématiques d'intéroception, la sélectivité alimentaire et le manque d'activités sportives entraînent fréquemment des problèmes de constipation, dès le plus jeune âge, qui peuvent s'aggraver avec l'âge et la prise de médicaments sur le long terme.
- Surveiller la prise de médicaments et de compléments alimentaires : un incontournable. Avec l'âge, le nombre de cachets et autres gélules augmente significativement. Des erreurs ou des oublis pouvant entraîner des effets importants, n'hésitez pas à utiliser des piluliers, ou semainiers, pour organiser les différentes prises de médicaments en fonction du moment de la journée.
L'accompagnement et les soins du senior autiste doivent se baser sur des contrôles de santé réguliers. En effet, les personnes autistes n'ont pas le même rapport à la douleur que les personnes dites, neurotypiques. Cette particularité sensorielle peut occulter les symptômes de troubles somatiques et les comorbidités. Le repérage de la douleur est donc complexe, notamment chez les autistes dys-communicants pour lesquels seul le comportement peut alerter l'entourage.
Les dispositifs Handiconsult peuvent réaliser des bilans ou des suivis de médecine générale et somatique pour les personnes en situation de handicap, les personnes dys-communicantes. Sans oublier les référents handicap dans les hôpitaux qui peuvent orienter vers des services sensibilisés et adaptés.
De plus, le besoin de repère et de prévisibilité inhérent aux profils autistiques nécessite une éducation et une acclimatation aux consultations. Un travail comportemental est alors indispensable pour que le senior autiste puisse accepter les examens physiques. Il devra être lié à une connaissance précise des lieux de soins médicaux, afin de répondre aux besoins de repérage et d'identification spécifiques des personnes autistes.